Association de Sauvegarde duCHATEAU DE GAVRAY |
LA CONSTRUCTION DU DONJON |
Une nouvelle période de construction commence au château après l’installation des Anglais en 1418. C’est sur les murs arasés de la tour ronde que va s’édifier le donjon. |
La technique de construction et les matériaux |
L’angle sud-ouest a été appuyé sur le mur de la tour arasée. Le niveau d’arasement de la tour correspond au niveau d’occupation du donjon. Au-dessus, le chaînage d’angle est réalisé au moyen de blocs bien taillés de grès Cambrien verdâtre de type « Dalles de Campeaux supérieures ». Les autres angles inférieurs sont appareillés avec le même matériau : ils ont été édifiés en même temps. |
Les murs sud et ouest sont nettement construits en appui sur le mur arasé de la tour.
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Tranchée dans la pièce ouest : les fondations du mur ouest. | ||
Jonction tour/donjon |
Ces tranchées de construction ont coupé, non seulement, le gravillon rouge de remblai, mais aussi la couche de cuisine évoquée précédemment. C’est particulièrement net au mur sud de la pièce ouest. |
Après la construction des murs (au moins de leur base), les tranchées ont été rebouchées :* dans la pièce est, par un remblai assez pauvre contenant quelques poches plus riches,* dans la pièce ouest, par une terre noire, contenant de nombreux débris de pierre et de mortier, peu de charbon de bois, et pour la céramique près de 50% de grès.Cette observation est importante car le grès était absent de la couche de cuisine, qui contenait une monnaie de 1356 (le grès semblerait être apparu dans la région à la fin du XIVème siècle). |
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Coupe stratigraphique : pièce est du donjon |
En effet, en observant la base des murs (jusqu’au premier niveau possible d’occupation), on constate que le mur est ainsi que le mur de refend sont appuyés au mur sud et lui sont donc postérieurs. Ensuite, au-dessus du sol, la construction de tous les murs (4 murs extérieurs et un mur de refend) a été simultanée. |
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Dans la pièce ouest |
Un autre élément de la datation de la construction nous est donné à l’extérieur du donjon, sur la plate-forme est, sous le bâtiment est de construction légère décrit au chapitre « le bâtiment est» suivant. |
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Dans la pièce est |
Deux monnaies ont été mises au jour sous cette couche d’argile :* un denier tournois de 1421,* une monnaie de cuivre illisible, mais qui paraît être datée de la fin du Moyen Age.On peut établir l’ordre suivant, pour la construction des murs :* mur sud, partie inférieure,* mur est, construit simultanément avec le mur sud à partir du niveau -2.3,* partie inférieure du mur de refend,* comblement du creux (remblai),* construction simultanée du mur et du mur de refend (à partir du niveau -1,8). |
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Coupe du mur est du donjon |
Coupe du mur sud du donjon |
Les premières traces d’occupation |
La fouille à l’intérieur du donjon a permis de repérer des occupations antérieures aux constructions :- sous les fondations les résidus d’une couche d’occupation du XIème siècle,
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Le Donjon anglais |
Les textes indiquent clairement qu’après le siège de 1378, le château a été rasé en 1390 puis occupé par les anglais en 1418. La chronique du Mont Saint-Michel nous révèle des « … travaux considérables » pour « l’achèvement du donjon de Gavray en 1444 ».
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L’occupation du donjon |
Qu’elle était la destination du rez-de-chaussée du donjon ?
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La toiture |
Il est vraisemblable qu’il y ait eu deux toitures juxtaposées eu égard à la présence d’un mur de refend. En effet, ce type de séparation intérieure existe lorsque la largeur du donjon excède la portée maximale d’un entrait de charpente. |
La couverture |
Les nombreux fragments de tuiles plates découverts permettent d’imaginer le mode couverture : il s’agit de tuiles plates, rectangulaires, de 28x18x1 à 1,5 cm vernissées. Elles comportent un trou, à un angle supérieur et, au dos, près du bord supérieur, un talon permettait de les fixer sur la latte. Elles étaient maintenues par des clous en fer (découverts en grande quantité). |
Le pavage |
Il convient de remarquer également qu’il n’a été trouvé aucun fragment de carreau de pavage. |
Les enduits |
Aucun fragment d’enduit mural n’a été trouvé. Le donjon ne représentait donc aucun caractère résidentiel. Il avait sans doute un rôle essentiellement de réduit défensif. |
L’aspect extérieur |
L’aspect extérieur du donjon devait être assez soigné. Quelques pierres de parement conservées à la base permettent, en effet, de l’imaginer, ce sont :* les chaînages des angles intérieurs, des grès cambriens de couleur verdâtre,* l’angle supérieur chanfreiné des quelques pierres intactes.Ces pierres de parement marquent, sur les trois murs apparents (le mur sud jouxtant le mur d’enceinte) un niveau horizontal qui devait être celui de la plate-forme aménagée autour du donjon et qui a reçu diverses constructions. |
L’abandon du donjon |
La liste des capitaines du château nous est connue jusqu’en 1500 par les « Gallia Regia ». |
Le château fut alors abandonné, puis livré aux démolisseurs. |
C’est aux XVIIème siècle, semble-t-il, que les récupérateurs de matériaux s’affairèrent sur le site. Toutes les grosses pierres furent extraites de cette carrière idéale. Ils n’y laissèrent que les plus petites et les débris de mortier, soit au pied des murs, soit au centre des pièces.
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Carreau d’arbalète molette d’éperon pointe de flèche |
Mais les démolisseurs perturbèrent le sol en place, faisant remonter à la surface des objets plus anciens (monnaies des XIIIe et XIVe siècles. |
Essai de reconstitution possible du donjon |