Association de Sauvegarde du

CHATEAU DE GAVRAY

Présentation

Des changements considérables survenus à la période quaternaire modifièrent considérablement la constitution géographique du Cotentin et amenèrent la disparition du vaste golfe du Cotentin. Le recul des côtes vers l’est du rivage bas-normand, côtes qui étaient jadis reliées à la terre ferme : les îles Chausey, le plateau des Minquiers, les Ecréhou, les Dirouilles, Sercq, Jersey et Aurigny. Monsieur de Gerville donne comme un fait incontestable, appuyé par des vieux titres de la châtellenie de Pirou, que de grands bois entouraient ce château et qu’une partie des futaies disparues sont de nos jours recouvertes par l’océan. D’autres variations, dans la configuration du Cotentin, permettent de comprendre que les hauteurs de Gavray eurent jadis leurs bases battues par les vagues de l’océan.
En ces temps très reculés, la Gaule était un pays sauvage, couvert d’immenses forêts dans lesquelles on trouvait encore des bêtes sauvages aujourd’hui disparues tel que l’ours et l’auroch (espèce de bison).
Après la révolte de Vercingétorix, il ne semble pas que la Normandie fut le théâtre de lutte. Les Gaulois acceptèrent la domination romaine et certaines libertés leur furent accordées.

Gavray devenu Gavray-Sur-Sienne depuis le 1er janvier 2019 à la suite de la création de cette commune nouvelle regroupant les anciennes communes de Mesnil-Amand, Mesnil Rogues et Sourdeval les Bois est au cœur du Bocage Normand de la Manche. Ancien chef-lieu d’un canton agricole dont la nature est le principal attrait : collines arrondies entre lesquelles serpentent de multiples ruisseaux, paysage de bocage, espaces boisés, en font un lieu très agréable pour le promeneur.


Au Moyen Age, sa situation, sur un gué de la Sienne, au carrefour des routes qui, de Caen et du Nord Cotentin, menaient vers le Mont-Saint-Michel et la Bretagne, en faisait un pôle d'échange important : la foire Saint-Luc, qui se déroule encore chaque année en octobre sur la lande, est attestée dès le XIIe siècle.

C'était aussi, au temps du duché normand, un point stratégique intéressant, permettant de contrôler tout le sud du Cotentin. C'est pourquoi les ducs de Normandie avaient choisi le site de Gavray comme siège d'une vicomté et y avaient implanté un château à vocation militaire.

La vallée de la Sienne, vue du château  

Le visiteur qui arrive par la route de Coutances ne peut manquer d'être frappé par la colline qui domine le bourg de Gavray.

C'est là que se trouvait le château, sur la partie supérieure de l'éperon rocheux, une soixantaine de mètres au-dessus des vallées de la Sienne et de son affluent, la Bérence.

Les pentes abruptes de la colline, et les vallées marécageuses, en facilitaient la défense.

  La colline du château, vue de Gavray

Pendant tout le Moyen Age, Gavray abrita une garnison sous l’autorité du pouvoir en place dans la Région : les Normands d’abord, puis les Français, les Navarrais, les Anglais et enfin à nouveau les Français à la fin de la guerre de Cent Ans.
Son rôle fut particulièrement important pendant cette guerre, où il fut assiégé et pris deux fois par les troupes françaises. Une première fois en 1378 par Bertrand Du Guesclin à la suite de quoi le roi de France ordonne sa destruction. Reconstruit par les Anglais, il est à nouveau assiégé et pris en 1449 par Arthur de Richemont.
Après 1450, le château n’a plus d’intérêt stratégique, il est néanmoins restauré en 1459 sous le règne de Charles VII et on lui connait un capitaine jusqu’au début du XVIIe siècle. Puis, comme il ne sert plus à rien, il est démantelé et l’on vient s’y servir en matériaux.
En 1832, la Compagnie du Cotentin exerçant les droits de la Maison d’Orléans, cède gratuitement à la commune de Gavray, en raison de ses anciens droits d’usage, notamment les terres contenant le château.

La colline du château, vue du bourg , au début du XXe siècle.  

 

Il ne reste plus grand chose aujourd'hui de la puissante forteresse, et le visiteur qui s'attendrait à trouver tours et créneaux serait bien déçu :

c'est à fleur de terre qu'il découvrira des lambeaux de murailles, arrachées à grand peine aux ronces et à l'oubli, par une association de bénévoles qui s'intéresse au site depuis 1980.

 

  La colline du château, vue du bourg , aujourd'hui.
 

Des fouilles archéologiques, menées tous les étés pendant plus de dix ans, ont permis de reconstituer l'histoire de certains bâtiments et de mieux interpréter les textes d'archives ainsi que le référencement en site archéologique sous le n° 50191001 AP.

Un aménagement paysager, réalisé en 2001 sous l'égide de la municipalité de Gavray, met en valeur ces vestiges.

Des panneaux explicatifs, sur le site, permettent au visiteur de les comprendre.

Ils sont complétés par un parcours commenté KIT-M, dédié aux possesseurs d'un smartphone. Des cibles et des QR Codes sont installés sur des supports en chêne (Pour plus de détails, reportez-vous à l'onglet "Parcours KIT-M")

 

 

Un panneau d'accueil, à l'entrée du site,
rue Haute, comme un grand livre dressé
avec la première cible KIT-M.
Sources :
- « Le château de Gavray – histoire et visite du site archéologique » de Jocelyne LEPARMENTIER – Editions Eurocibles.
- « Gavray-Hambye » – histoire et monuments d’un canton bas-normand de Bernard BECK - Editions OCEP.
- « Le château de Gavray et la châtellenie de Gavray des origines à nos jours » de Fernand VATIN – publié en 1937.
- « Gavray et son château » de Charles-François ONFROY de TRACY (copie manuscrite de l’abbé Ludovic Guillard publiée en 1863).
- «L’aventure des Normands VIIIe-XIIIe siècle de François Neveux aux éditions PERRIN.
- «L’extraordinaire histoire de la Normandie de Jacqueline Monsigny aux éditions VAILLANT.
- «La Normandie royale (XIIIe-XIVe siècle) de François Neveux aux éditions OUEST-France.
- «La Guerre de Cent Ans de Jean Favier aux éditions FAYARD L’Université de Caen.
-... et la Normandie devint Française de Roger JOUET aux Editions OREP 1983 (réédité en 2004).
- Charles dit le Mauvais, Roi de Navarre, Comte d'Evreux, prétendant au trône de France. Bruno Ramirez de Palacios - Editions la Hallebarde.
-Chroniques de Jean Froissart (né vers 1337-décédé après 1404)
-Dictionnaire raisonné de l´Architecture Française du XIe au XVIe siècle d´Eugène Viollet-le-Duc présenté par Jean Paul KURTZ
-« la Chronique du bon duc Loys de Bourbon » de Jean d’Orronville dit Cabaret (né en 13.. et décédé en 14..) publiée pour la Société de l’histoire de France par A.M. CHAZAUD.

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