Comme le reste de l’Occident, le duché de Normandie a connu, pendant la période ducale, une période d’expansion démographique et économique. Les abbayes et des familles procèdent à de grands défrichements, de nouveaux hameaux et villages sont créés. Les seigneurs normands démembrent la partie des terres dont ils se réservent la totalité de la production « réserve », concédant à de futurs fiefs roturiers ces terres au titre de « ferme perpétuelle ».
En agriculture, l’assolement triennal et l’utilisation du cheval, équipé d’un collier d’épaule, comme animal de trait améliore les rendements. Dès le XIe siècle, tous les Normands paient un impôt direct en espèces « la graverie ». Des rentes foncières émergent dès la fin du XIIe siècle. Le commerce fluvial se développe, les marchands rouennais disposent de franchise à Londres. La draperie apporte la prospérité à plusieurs bourgs.
Les barons normands disposent de plusieurs fiefs qu’ils tiennent directement du duc et lui prêtent hommage. Puis, viennent les seigneurs qui possèdent des terres, font construire leur demeure dans une motte castrale et encouragent la création de bourgs et de faubourgs. Dépendant de ces seigneurs, les vavasseurs sont maîtres d’une fraction de fief. Une partie des paysans, « les vilains », émerge au sein d’un groupe de laboureurs aisés possédant au moins un train de labour et des animaux de trait. Le prolétariat rural est composé de cottagers ou bordiers, il n’existe pratiquement pas de serf en Normandie |
