Conscient que la fidélité des villes lui est primordiale, afin de se concilier l’élite normande, le duc de Bedford crée l’Université de Caen. Paris n’est plus la destination obligée des étudiants normands, cette création permet la formation de futurs cadres administratifs, judiciaires et politiques de la Normandie, et assure une certaine autonomie intellectuelle au duché. Les Normands séduits y voient un début d’émancipation de l’hégémonie parisienne depuis 1204. Mais………..
1432 – Par surprise et audacieusement, des Français, commandés par un solide « routier », vrai Normand du nom de Ricarville, s’emparent du château de Rouen, faute du soutien de la population, ils se rendent le mois suivant. Ils sont décapités sur la place du Vieux-Marché devant une foule houleuse que les Anglais ont du mal à contenir.
1434 – Les défenseurs du Mont Saint Michel, sous le commandement du sieur d’Estouville, seigneur de Valmont et sieur d’Ausebecq, résiste aux assauts des Anglais et les poursuivent dans la baie.
Le sire de Marville attaque à nouveau les Anglais de Caen à la tête d’une armée de paysans équipés de fourches.
1435 – Le 14 septembre, le duc de Bedford décède brutalement.
Le 11 décembre, Charles VII, par le traité d’Arras met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et obtient la reconnaissance de son titre de roi de France.
1436 – Paris ouvre ses portes à Charles VII, chasse le duc de Bedford. Dieppe, Eu, Aumale sont libérées, mettant les troupes du roi de France aux portes de la Normandie.
Après presque trente ans de paix la région s’apprête à la guerre. Les Anglais renforcent leurs garnisons et activent les travaux de fortifications. Rouen perd ses relations commerciales avec l’arrière pays parisien, Evreux, Louviers, Granville, sont reprises et constituent autant de points de résistance en pays ennemi.
Charles VII lance en 1449-1450 une grande offensive de reconquête de la Normandie appuyé par une armée disciplinée et une artillerie qui fait merveille lors du siège des villes.
Son avancée est facilitée par l’attitude de nombreux normands qui acceptent le retour à la domination du roi de France. Charles ne tient pas compte de certaines réticences, il accorde des lettres de rémission et de grâce, maintient les honneurs, libertés, franchises et droits des villes. L’Université de Caen, création anglaise, est maintenue, Charles VII recherche l’apaisement et non la vengeance. |
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